Pourquoi je
n'ai pas aimé le First 31.7
J'ai loué un First 31.7 en Croatie pendant l'été
2006 car j'avais derrière la tête l'idée de changer
mon Drac 9m vieux de trente ans. L'aménagerment intérieur
y manque cruellement du confort moderne. Le First 31.7 consituait une
alternative crédible et fort tentante. La pub ne dit-elle pas: Avec
Bénéteau, nous avons voulu faire un bateau de
croisière classique, utilisable en famille
et pour des régates locales. C'est un bateau
homogène où tous les éléments ont fait
l'objet d'une amélioration.
Bien m'en a pris de louer ce bateau. Après quinze jours de
croisière, j'ai décidé de garder mon vieux Guilhem
pour encore un certain temps.
Le moteur est puissant. Mais peut-être à cause du
saildrive, quand on accélère, la barre devient dure et le
bateau difficile à manoeuvrer. Notre pilote automatique
était trop léger et avait du mal à garder le cap
donné au bateau. Pour la marche arrière, il faut faire
attention au pas de l'hélice et il n'ai pas très
aisé de placer le bateau où l'on veut. J'ai connu plus
facile en croisière sur d'autres bateaux. Mais le First 31.7 est
quand même plus facile à manoeuvrer que Guilhem au
moteur à cause de la position du fardage par rapport au plan de
dérive sur ce dernier.
Le cockpit est déroutant. Immense, mais on ne sait pas où
s'assoir, ni où se caler quand on est à la barre. Il y a
un siège pour barrer dans chaque hiloire, mais ce n'est pas
génial à cause de la largeur du cockpit. De plus les bord
des hiloires ne sont pas horizontaux, mais forment une pointe qui rend
impossible de marcher dessus ou de s'y assoir, aussi bien sur les
côtés qu'à l'arrière. Les deux balcons
arrières sont minuscules, on ne peut s'y caler dedans. Et je ne
sais pourquoi, mais s'allonger sur les hiloires est aussi très
inconfortable. Le jupe est très moyenne pour la baignade et
l'échelle très insuffisante. C'est une echelle de
bain, mais qui doit aussi servir comme sécurité en cas
d'homme à la mer. Ce n'aurait pas été
très cher de la prévoir plus longue. La plage avant est
par contre super et il est facile d'y circuler.
La grand voile est immense et elle est difficile à monter. Il
faut utiliser rapidement le winch pour la drisse, on ne peut pas la
monter à la volée. Le bateau est très
agréble à mener par petit temps jusqu'à force 2 ou
3. Il remonte super au près. Magnifique souvenir de louvoyage
dans le fjord de Dougui Ottok au nord des Kornati. Mais quelques jours
plus tard, j'ai été surpris par des rafales au largue
avec toute la toile dessus. Le bateau devient alors très volage.
Il faut sans arrêt jouer avec la barre d'écoute (une
Lewmar qui joue bien son rôle). Et finalement on n'arrive plus
à le tenir. En abattant la grand voile, tout est rentré
dans l'ordre et la famille a pu continuer sa route sous génois
seul.
La table du carré est inutilement grande, ce qui
premièrement gêne pour s'assoir et deuxièmement
crée une force de levier qui pèse dangereusement sur les
charnière et la structure. Les placards du carré sont
petits. On peut mettre des ojets dessus. Ils sont pourvu de fargues.
Mais celle-ci font partie de la porte du placard, si bien que quand on
les ouvre, tout ce qui est dessus tombe sur le plancher. Et la place
dans ces placards est chichement comptée, surtout quand on la
compare aux équipets immenses de Guilhem. Le frigo par contre
est super et contribue à rendre la croisière
agréable. Mais pourquoi avoir installé l'eau chaude? Du
poids en trop pour les régates d'hiver et pas d'utilité
l'été! La cuisine est bien, mais les robinets ne sont pas
très marins. Le système est idéal pour gaspiller
de l'eau douce. Et pas de pompe eau de mer pour faire la vaisselle!
La table à carte est correcte pour un voilier moderne. Le
siège incurvé est confortable. Mais
l'éléctronique ne dispense pas des instructions
nautiques, et là mystère pour ranger les livres.
La cabine avant est petite et surtout trop courte. Il aurait
été facile de gagner de la place en la
récupérant sur le carré. Au bout de deux nuits,
Ariane et moi avions mal au dos, et nous avons du aller dans la cabine
arrière et laisser la cabine avant aux enfants. La cabine
arrière est grande, mais faussement grande. On y dors en long.
La place contre la coque est confortable, mais la seconde place occupe
l'espace sous le cockpit, et là c'est franchement l'angoisse. Je
me suis découvert clostrophobe. Il aurait été
portant facile, en gagnat un tout petit peu sur l'immense coffre de
cockpit d'installer la couchette arrière en travers du bateau et
là s'aurait été le pied.
En résumé, le bateau a des possibilités, il est
élégant. Mais il comporte une foule de petits
détails ennuyeux qui auraient été facile de
corriger à la conception. Pour un bateau neuf, c'est
irrémédiable.